Certaines phrases écrites par des auteures, attrapées entre deux pages ou entendues au détour d’un podcast littéraire, sont comme des bijoux : précieuses, rares, lumineuses. Elles brillent dans notre mémoire, font vibrer un point exact de notre cœur, et nous accompagnent parfois pendant des années. Ces mots, nés de vulnérabilités, d’engagements ou de beautés perçues, s’infusent discrètement dans nos pensées, nos décisions, notre rapport au monde et à nous-mêmes.

Mots de femmes qui résonnent et rassurent

La littérature féminine est un foyer où le réel s’apaise, où les blessures trouvent la langue pour être racontées, où la complexité humaine prend forme. Dans les œuvres de Virginia Woolf, Annie Ernaux ou encore Audre Lorde, il y a ce courage de déposer sur le papier ce qui est encore trop souvent tu : les sentiments contradictoires, la solitude, la joie d’exister, la peur d’échouer, la lutte contre l’effacement.

Virginia Woolf écrit dans Une chambre à soi : « Une femme doit avoir de l’argent et une chambre à soi si elle veut écrire de la fiction. » Cette phrase, régulièrement citée et analysée, dépasse sa signification littérale. Elle parle de place à prendre, de légitimité à revendiquer et de ressources – matérielles, mentales – à préserver. À une époque où l’on cherche chacune, à sa manière, à affirmer nos voix et nos désirs, cette parole demeure urgente.

Ces paroles puissantes peuvent aussi être glissées dans son quotidien, devenir des mantras intimes. On peut en retrouver une sélection dans notre article « Phrases d’autrices puissantes pour se sentir inspirée au quotidien » que nous vous conseillons si vous souhaitez un condensé inspirant à relire régulièrement.

Citations littéraires à garder près du cœur

On s’est toutes déjà arrêtées net au milieu d’une page. Parce qu’un paragraphe sonne juste, qu’une émotion est dite exactement comme on l’a ressentie sans jamais savoir le dire. Ce genre de citations, piochées dans les romans ou la poésie, valent mille conseils de développement personnel.

Par exemple, la magnifique Marguerite Duras, dans L’Amant, glisse cette ligne : « Très jeune déjà, j’avais cette volonté d’écrire. Mais j’avais peur de ne pas en être capable. » Cette phrase touche ceux et celles qui, comme elle, ressentent l’appel d’un besoin créatif, mais sont freinés par le doute. Entendre ce doute exprimé par une autrice reconnue rend ce sentiment plus humain, plus acceptable.

Vous retrouverez d’autres extraits à méditer dans notre article « Citations de livres à retenir pour soi ou pour offrir à une amie ». Offrir une phrase est parfois plus signifiant qu’offrir mille objets.

Mots poétiques à laisser infuser

La poésie est peut-être l’espace le plus intime des mots. Ceux des femmes poètes résonnent souvent avec une force douce et insistante. Sappho, Anna de Noailles, Rupi Kaur ou encore Andrée Chedid, toutes ont donné à la voix féminine une densité poétique, une unité de sensations et de pensées.

Rupi Kaur écrit : « Si tu t’étais laissée aimer, tu aurais compris que ton corps est un sanctuaire, pas une guerre. » Dans une société qui infantilise ou sexualise à outrance le corps féminin, ce vers propose une réappropriation. Nombre de ces poèmes pourraient être brodés, encadrés, gardés dans un carnet secret.

Pour une sélection de micro-textes à intégrer dans son espace quotidien (renforcer la beauté d’un mur blanc ou d’un coin lecture), vous pouvez explorer notre article « Citations poétiques parfaites pour une ambiance douce à la maison ».

Des mots pour survivre : quand l’écriture console

Pour beaucoup d’écrivaines, écrire n’était pas un choix mais une nécessité. L’écriture devient alors un outil de survie psychique, parfois de justice, un moyen de comprendre ce que l’on a vécu. Toni Morrison déclarait : « Si vous voulez lire un livre qui n’a pas encore été écrit, vous devez l’écrire vous-même. » Dans ce geste, il y a l’affirmation d’une liberté à créer l’expression de ce que l’on ne trouve pas ailleurs.

Dans Les Années, Annie Ernaux parvient à matérialiser les souvenirs collectifs et intimes, d’une netteté presque douloureuse. La littérature devient alors un outil de mémoire et d’identité. Ces textes sont un refuge pour celles qui traversent des remises en question, des transitions de vie, ou simplement un besoin de se sentir comprises.

À ce sujet, notre sélection « Petites phrases d’écrivains qui donnent du sens à nos vies » regroupe les mots qui éclairent, encouragent ou réconfortent, souvent dans leurs formes les plus simples.

Créer son propre écrin de mots féminins

Mais au fond, que peut-on faire de ces mots ? Comment les garder, les faire fructifier ? Voici quelques idées :

• Créer un carnet dans lequel vous recopiez, à la main, chaque phrase qui vous marque. Les relire au fil des saisons, c’est comme retrouver ses repères.
• Imprimer vos citations préférées, les afficher sur le mur, les glisser dans des cadres ou les garder dans un tiroir de votre bureau.
• Intégrer une phrase dans votre correspondance. Une carte postale, un mail, une lettre manuscrite peuvent porter cette dose de littérature.
• Adopter ces phrases dans vos mantras, en début de journée, comme point de centrage.
• Les broder, littéralement. Pour cela, notre article « Citations courtes à broder dans son cœur » donne quelques pistes parfaites pour débuter.

Faire vivre le patrimoine littéraire féminin

Conserver ces mots d’auteures dans un écrin, c’est aussi une façon de transmettre et de faire vivre un héritage souvent mis sous silence. Offrir un livre écrit par une femme, partager une citation sur les réseaux sociaux, parler de vos lectures entre amies ou en famille, c’est participer activement à la circulation de leurs voix.

Ces autrices écrivent depuis leurs corps, leurs cultures, leurs luttes, leurs tendresses. Les lire, c’est acter que leur vision du monde mérite le même espace que celle de leurs homologues masculins. C’est créer des ponts entre leurs mondes et le nôtre, entre leur force et la nôtre.

À l’heure où les objets que l’on choisit de porter, d’utiliser ou d’exposer chez soi sont autant de prises de parole silencieuses, les mots de ces femmes peuvent devenir nos insignes, nos affirmations discrètes mais solides. Chez MUSE BOOK CLUB, nous croyons que ces mots méritent d’être portés tout contre soi, offerts, échangés, et surtout, préservés.