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Le charme de la Hongrie en 10 romans inoubliables à lire avec un plaid

La Hongrie évoque instantanément des images de bains thermaux, de ruelles bohèmes à Budapest, et de pâtisseries sucrées infusées de cannelle. Mais ce pays d’Europe centrale renferme aussi une richesse littéraire inestimable, enracinée dans une histoire complexe et une tradition intellectuelle vibrante. Des romans magiques de Magda Szabó aux récits torturés d'Imre Kertész, la littérature hongroise offre un voyage intérieur profond et souvent bouleversant. Voici donc une sélection de dix romans hongrois incontournables à déguster au calme, sous un plaid, une tasse de thé fumant à portée de main.

1. « La Porte » de Magda Szabó : un chef-d'œuvre de la littérature hongroise contemporaine

Publié en 1987, La Porte est sans doute le roman hongrois le plus lu hors des frontières du pays. Magda Szabó y raconte la relation ambivalente entre une écrivaine (le double de l’auteure) et sa mystérieuse femme de ménage, Emerence. Ce roman profond explore les notions de loyauté, de secret et de culpabilité avec une finesse psychologique remarquable. La prose épurée et l’univers à huis clos rappellent parfois la littérature française introspective. C’est une lecture à la fois intense et émotive qui laisse des traces bien au-delà de la dernière page.

2. « Être sans destin » d’Imre Kertész : un regard déchirant sur la Shoah

Imre Kertész, prix Nobel de littérature en 2002, a bouleversé le monde avec ce roman semi-autobiographique publié en 1975. Le jeune protagoniste, Gyuri, est déporté à Auschwitz puis Buchenwald. Ce qui rend ce roman inoubliable, c’est l’absence totale de pathos : tout est raconté par les yeux candides d’un adolescent, d’un ton presque détaché. Un texte saisissant pour comprendre l’horreur de la Shoah d’un point de vue hongrois — tout en mettant en lumière une forme d’absurdité kafkaïenne dans l’expérience concentrationnaire.

3. « La mélancolie de la résistance » de László Krasznahorkai : un souffle apocalyptique

Roman visionnaire publié en 1989, La mélancolie de la résistance dépeint une petite ville provinciale déstabilisée par l’arrivée d’un cirque itinérant et de son étrange attraction : une baleine géante morte. L’ambiance crépusculaire et la structure labyrinthique du texte évoquent les écrits de Kafka ou de Beckett. László Krasznahorkai est souvent cité comme l’un des écrivains les plus importants d’Europe centrale aujourd’hui. Ce roman est idéal pour les lectrices qui aiment se perdre dans des récits denses et philosophiques.

4. « Le château de Barbe-Bleue » de Béla Balázs : entre conte et psychanalyse

Moins connu que les autres auteurs de cette liste, Béla Balázs fut pourtant l’un des fondateurs de l’esthétique filmique moderne et un intellectuel central du début du XXe siècle. Inspiré du célèbre conte, son Château de Barbe-Bleue est une œuvre symbolique et poétique où il revisite le rôle féminin, la peur, la curiosité et le sacrifice. Les amatrices de psychanalyse et de mythes revisités seront séduites par cette œuvre puissante, où le texte dialogue avec l’inconscient collectif.

5. « Harmonia Caelestis » de Péter Esterházy : une fresque familiale baroque

Publié en 2000, ce roman de plus de 700 pages déconstruit et reconstruit l’histoire d’une aristocratie hongroise (la famille même de l’auteur) sur plusieurs générations. Péter Esterházy narre cette épopée familiale avec une ironie subtile et un inventaire stylistique virtuose. Le ton alterne entre fiction, archives, souvenirs réels et imaginés. C’est un monument littéraire qui invite à réfléchir sur l’identité familiale, la mémoire historique et l’écriture elle-même.

6. « La ballade de la rue Pal » de Ferenc Molnár : un classique jeunesse poignant

Roman scolaire incontournable en Hongrie, La ballade de la rue Pal (1907) est l’un des premiers romans réalistes pour enfants. Il raconte l’histoire poignante d’un garçon, Ernő Nemecsek, dans une bande d’enfants de Budapest marquée par les notions d’honneur, de trahison et de courage. Cette lecture pleine d’émotion touche autant les adolescentes que les adultes nostalgiques de leurs premières amitiés sincères. C’est aussi une excellente porte d'entrée vers la culture hongroise pour les plus jeunes lectrices.

7. « Satantango » de László Krasznahorkai : l’autre chef-d’œuvre labyrinthique

On retrouve Krasznahorkai dans ce roman hypnotique formé d’une succession de longues phrases fluides comme des incantations. Publié en 1985, Satantango explore la vie d’un village abandonné par le progrès où un homme, Irimiás, revient mystérieusement après avoir été annoncé mort. A-t-il pour dessein de sauver ou d'asservir les habitants ? Ce roman se lit comme une méditation sur l'espoir, le mensonge, et la dystopie rurale post-socialiste. Il a été adapté au cinéma par Béla Tarr en un film de plus de sept heures, devenu culte.

8. « Journal intime » de Géza Csáth : éclats de lucidité et de folie

Médecin, écrivain et morphinomane, Géza Csáth a rédigé un journal bouleversant entre 1904 et 1914. Entre récits de ses opérations, descriptions cliniques de son addiction et réflexion sur la sexualité, ce Journal intime expose une tranche brute de la vie intellectuelle austro-hongroise. À lire pour celles qui aiment les plongées dans la psyché humaine, et les textes sans fard, presque anatomiques dans leur relation au corps et au mal-être.

9. « L’histoire de ma femme » de Milán Füst : une confession déconcertante

Ce roman paru en 1942 est le monologue d’un capitaine de marine, obsédé par la fidélité (supposée) de sa femme. À travers cette introspection jalouse et maladive, Milán Füst explore la paranoïa, le désir et le risque de l’amour non partagé. L’univers marin, les escales fictives autour du globe et l’ambiguïté psychologique qui se déploie, évoquent parfois la littérature allemande ou russe. Un roman parfait pour plonger dans des eaux tourmentées, où rien n’est sûr sauf le doute du narrateur.

10. « Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas » d’Imre Kertész : une profonde réflexion existentielle

Imre Kertész revient avec ce roman publié en 1990, plus bref mais tout aussi percutant qu’Être sans destin. Un écrivain hongrois, rescapé de la Shoah, refuse de devenir père — un refus qui devient le leitmotiv de sa confession quasi-mystique. À travers ce texte, Kertész explore la culpabilité, la filiation impossible, et le refus d’un avenir dans un monde marqué par l’inhumanité. Un livre à la prose dense, presque incantatoire, à savourer dans la solitude d’un dimanche après-midi.

Explorer la Hongrie par ses livres, et au-delà

Lire la littérature hongroise, c’est approcher une culture au croisement de l’Orient et de l’Occident, du tragique et du burlesque, du silence et du cri. Chaque livre de cette sélection est une porte d’entrée singulière, à ouvrir lentement, avec l’attention et la tendresse qu’appelle toute littérature profonde et sincère. Et pour prolonger ce voyage littéraire en Europe de l'Est, découvrez également notre article sur la littérature polonaise ou celui sur la littérature tchèque.

Le Muse Book Club vous invite aussi à poursuivre votre découverte des littératures baltes avec notre article dédié aux romans de Lituanie, d’Estonie et de Lettonie, ou à goûter à la lumière des mots en lisant notre sélection de romans tunisiens.

Une couverture, une tisane, un bon éclairage… et vous voilà prête à parcourir la Hongrie l’âme ouverte et le cœur en veille.

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