Elle est l'une des autrices les plus influentes de ces dernières décennies. Derrière la magie du monde de Harry Potter, J.K. Rowling cache une routine d’écrivaine faite de rituels, de solitude créative… et d’un objet singulier, toujours posé près d’elle. Ce détail, souvent ignoré du grand public, éclaire sous un angle nouveau l’univers intime de la célèbre romancière britannique.
Un lien émotionnel fort avec une machine à écrire ancienne
Bien avant la gloire, J.K. Rowling écrivait dans des cafés d’Édimbourg, poussée par la nécessité de concrétiser sur le papier une histoire qui ne la quittait plus. Si le manuscrit du premier tome de Harry Potter a été finalisé sur un ordinateur, elle a longtemps préféré l’usage d’une machine à écrire Remington vieille de plusieurs décennies, héritée d'une tante disparue. Cet objet, qui semble à première vue désuet, possède une grande valeur sentimentale : il représente les débuts, les doutes, les premiers mots écrits dans l’anonymat.
Il ne s’agit pas d’un geste anodin. Plusieurs grands écrivains ont développé des habitudes profondes avec des objets précis. Léon Tolstoï, par exemple, avait une superstition bien particulière autour de ses manuscrits, qu’il ne confiait à personne avant de les croire terminés. Dans le cas de Rowling, la Remington fonctionnait comme une ancre émotionnelle, une passerelle entre le quotidien et l’imaginaire.
Pourquoi une Remington ? Le pouvoir rassurant de l’objet tangible
À une époque où les outils numériques sont omniprésents, choisir d’écrire sur une machine à écrire peut relever d’une volonté de se reconnecter à l’essentiel. La mécanique lente d’une Remington impose une forme de concentration, une écriture plus réfléchie. J.K. Rowling a souvent affirmé que la technologie pouvait être autant une aide qu’une distraction. Avoir cette machine à écrire — même inutilisée — près d’elle lors des longues sessions d’écriture permettait de maintenir un certain ancrage.
Ce lien entre écrivain et objet fétiche est loin d’être isolé. Il rappelle la relation qu'Émile Zola entretenait avec ses accessoires vintage, lesquels, au-delà de leur fonction, étaient liés à un état d’esprit propice à la création. Chaque artiste développe des points d’appui, des objets transitionnels dirait-on en psychologie, qui les accompagnent dans l’effort mental de l’écriture.
Un objet comme talisman contre le syndrome de l’imposteur
Au moment où J.K. Rowling écrivait les premières lignes de ce qui deviendrait une saga planétaire, elle traversait une période difficile de sa vie. Mère célibataire, vivant d’aides sociales, elle doutait de sa légitimité à vouloir devenir romancière. Dans de telles conditions, un objet familier, relié à la famille, chargé d’histoire, devient plus qu’un simple outil. Il devient un talisman contre la peur de ne pas être à la hauteur.
Ce comportement n’est pas rare chez les artistes. Marcel Proust écrivait la nuit, dans une chambre tapissée de liège, un cocon protecteur où seules ses pensées existaient. Chez Rowling, la machine à écrire jouait un rôle protecteur similaire, même une fois devenue célèbre. Elle restait posée dans son bureau, comme une mémoire physique du parcours accompli.
L’incarnation d’un style d’écriture à contre-courant
On pourrait penser que toutes les grandes plumes suivent un chemin similaire : ordinateur portable dernier cri, logiciels d’écriture sophistiqués, cafés branchés. Pourtant, J.K. Rowling comme de nombreux autres auteurs, démontre que la création littéraire n’obéit à aucune règle technologique. L’utilisation d’un outil aussi rustique que la machine à écrire s’inscrit dans une volonté de désencombrement. Moins de biais, moins de fuites vers les réseaux sociaux, plus de silence. C’est un choix esthétique autant que stratégique.
Dans cet usage peu commun de l’objet, l’on peut reconnaître la sensibilité d’une femme en quête de solitude, de lenteur, et de raccordement à une époque où écrire signifiait frapper les touches avec conviction. Une manière de dire que chaque mot compte, qu’aucun retour arrière n’est possible.
Un héritage qui inspire des générations de lectrices
Pour les lectrices passionnées, découvrir ce type de détail sur une icône littéraire comme J.K. Rowling a une double portée : d’un côté, cela humanise l’autrice derrière la légende ; de l’autre, cela ouvre un espace de réflexion sur nos propres rituels de créativité. Qu’il s’agisse d’un carnet, d’un stylo à plume, ou d’un bijou familier, chaque objet peut devenir un point d’ancrage dans la tempête mentale que représente parfois l’acte d’écrire.
Ce type d’attachement matériel n’est pas réservé aux écrivains. Oscar Wilde, par exemple, avait ses propres rituels vestimentaires, ne portant jamais deux fois la même tenue en public. Ces gestes apparemment anecdotiques se révèlent en réalité centraux dans leur processus de création.
Conclusion : quand l’objet raconte une histoire parallèle
L’objet le plus fidèlement associé à J.K. Rowling n’est ni une plume magique ni une baguette, mais une machine à écrire Remington solidement ancrée dans le réel. Elle ne fait pas partie d’un musée, encore moins d’un décor marketing. Elle est le rappel tangible de ce que signifie persévérer, créer, exister dans sa vocation d’écrivain malgré les doutes et dans une forme de lenteur assumée.
Pour vous, lectrice curieuse ou écrivante en devenir, quel est cet objet qui vous garde reliée à ce que vous êtes vraiment ? Peut-être est-il temps d’y prêter attention.
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