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Harry Potter : 5 erreurs de traduction qui changent le sens du texte original

La saga Harry Potter, traduite dans plus de 80 langues, a marqué des générations de lecteurs et lectrices à travers le monde. Pourtant, toute traduction implique un choix. Et parfois, ces choix traduisent mal — ou transforment — l’intention originale de l’auteur. Dans cet article, nous vous proposons une plongée dans 5 erreurs ou interprétations discutables de la version française qui modifient, parfois profondément, le sens du texte original de J.K. Rowling.

1. La maison Serdaigle : une traduction trop littérale ?

Dans la version originale, le nom de la maison est Ravenclaw, ce qui signifie littéralement « griffe de corbeau ». Mais dans la version française, celle-ci devient Serdaigle, un nom composé des mots « serre » et « aigle ».

Le problème ? Le corbeau est un oiseau symbolique, associé à l’intelligence, la mystique et parfois la marginalité — des qualités qui collent parfaitement à la personnalité des élèves de Ravenclaw. Or, dans le film comme dans les produits dérivés français, c’est un aigle qui est représenté, ce qui crée une confusion symbolique et animale. Cette modification perturbe d’autant plus que le corbeau est bien plus fréquent dans l’imaginaire britannique que l’aigle.

2. « Muggle » devient « Moldu » : une perte de musicalité

Le mot « Muggle » est un néologisme inventé par J.K. Rowling. Il a une consonance à la fois douce et un peu comique, tout en évoquant une certaine banalité. En français, il devient « Moldu ». Ce choix est logique sur le plan sonore — le mot semble familier et doux —, mais il est sans racine clairement identifiable, contrairement à l’anglais où l’on devine un jeu de mots ou une allusion légère.

De plus, « Moldu » n’a pas la même malléabilité linguistique : difficile de créer un verbe ou un adjectif à partir de ce mot (comme l’anglais le permet avec « Muggle-born », « Muggle studies », etc.). Cela peut limiter la richesse narrative et stylistique que l’auteur avait pensée autour de ce mot-clef du monde des sorciers.

3. Le prénom de Tom Elvis Jedusor : quand l’anagramme ne colle plus

Un cas emblématique et souvent discuté est celui du nom de Voldemort. En anglais, le véritable nom du mage noir est Tom Marvolo Riddle, qui devient ensuite l’anagramme « I am Lord Voldemort ».

Pour que l’anagramme fonctionne en français, le traducteur Jean-François Ménard a dû réinventer le nom, qui devient Tom Elvis Jedusor, anagramme de « Je suis Voldemort ».

Le problème, c’est cette double perte : d’abord, on abandonne le nom Riddle qui signifie « énigme » — un mot pourtant essentiel à la compréhension de la symbolique du personnage. Ensuite, l’insertion d’Elvis, jamais évoqué ailleurs dans l’œuvre, déstabilise certains lecteurs. Bien que le choix soit habile, il modifie la perception du personnage en lui attribuant arbitrairement une référence culturelle étrangère à l’univers construit par Rowling.

Pour une analyse encore plus complète sur Voldemort et ses origines troubles, vous pouvez consulter notre article : ces personnages de Harry Potter inspirés de personnes réelles.

4. Le mot « wand » traduit par « baguette » : un choix qui édulcore

Le mot anglais wand n’est pas exactement synonyme de « baguette ». En anglais, « wand » a une connotation magique et noble, et évoque un instrument fin, personnel, presque vivant. Le mot « baguette », en français, est très chargé de connotations quotidiennes et culinaires. Évoquer une « baguette magique » rappelle les contes pour enfants plus que la puissance gravée dans les bois enchantés d’Ollivander.

Ce choix réduit un peu la dimension quasi sacrée des wands dans l’univers de Rowling. D’autant que l’usage du mot « baguette » crée parfois des tournures maladroites ou redondantes dans la version française.

Pour découvrir d’autres choix autour de la représentation visuelle et narrative dans les adaptations, nous vous recommandons notre analyse sur la bataille finale de Poudlard.

5. Les jumeaux Fred et George : une perte de subtilité humoristique

J.K. Rowling excelle dans l’humour de langage, souvent difficile à traduire. Un exemple marquant est celui des jumeaux Fred et George Weasley. En anglais, leurs blagues sont souvent liées à des jeux de mots fins ou à des références culturelles.

Dans plusieurs passages, l’humour anglais ne passe pas bien la barrière de la traduction. Par exemple, quand George dit « I solemnly swear that I am up to no good », le ton est à la fois solennel et ironique. La version française, « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises », perd une partie de cette nuance moqueuse, même si elle reste fidèle au sens.

À plusieurs reprises, les traits comiques des jumeaux sont affadis, et certaines blagues sont adaptées ou supprimées. Ce qui peut desservir la richesse de leurs personnages dans l’œuvre originale.

Les adaptations du texte anglais posent des défis concrets et inévitables à tout traducteur, et Jean-François Ménard a souvent su faire preuve d’une grande ingéniosité. Mais certaines traductions soulèvent des interrogations. Comprendre les différences de sens entre version originale et version traduite peut enrichir la lecture, notamment pour celles qui découvrent ou redécouvrent la série à l’âge adulte.

Pour prolonger la découverte, nous vous suggérons aussi de lire : les scènes improvisées dans les films Harry Potter ou encore les lectures recommandées pour les fans de Harry Potter.

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